« Mémoires de Guerre »
Projet de création 2013-2015
Commémoration du centenaire de la Première Guerre Mondiale
Compagnie Les Menteurs d’Arlequin
Comme chacun le sait, l’année 2014 marque le début des commémorations du centenaire de la Première Guerre Mondiale, l’un des conflits les plus meurtriers du XXème siècle.
La compagnie Les Menteurs d’Arlequin, compagnie de théâtre ornanaise, a ainsi construit un projet de spectacle autour de 14-18 qu’elle veut proposer aux habitants de Mérey-sous-Montrond, du canton d’Ornans et d'ailleurs : « Mémoire(s) de Guerre », spectacle nocturne en plein air au sentier karstique de Mérey-sous-Montrond.
La compagnie s'associe donc à la commune de Mérey-sous-Montrond ,qui accueille et soutient la création de ce spectacle, et vous propose de participer pleinement à la création de ce spectacle : en tant qu’acteurs bien sûr, mais aussi en tant que figurant, technicien, ou encore bénévole organisateur.
Le défi et l’originalité de ce projet réside dans le fait qu’il a été construit pour vous permettre de découvrir ou d’approfondir la pratique du théâtre en étant encadré par des professionnels et en collaborant à un projet de commémoration inédit. L’HISTOIRE A la faveur d’un soir de juillet 2015, trois soldats de la première Guerre Mondiale, Louis, Gilbert et Lucien, reviennent à la vie pour quelques heures afin de partager leur existence et raconter leur vie aux hommes du XXIème siècle. Tous trois sont morts au front au début du mois de juillet 1915. Tous trois ont besoin de raconter ce qu’ils ont vécu. Tous trois font de leur expérience particulière une expérience universelle. Tous trois vont emmener les spectateurs avec eux dans les méandres de leur mémoire….
Ces trois personnages constituent le lien, les guides qui conduiront les spectateurs au travers du spectacle conçu comme une succession de tableaux et d’apparitions qui peindront la réalité de la guerre à travers l’existence de nombreux personnages.
Le spectateur suivra le parcours de nos soldats de l’enrôlement jusqu’à la bataille finale, en passant par la première expérience des tranchées, celle de la camaraderie militaire et celle des fusillés pour l’exemple.
Note d'intention
Thomas Personeni
Un soir pluvieux de mai, j’ai eu la chance d’assister à une représentation de MacBeth en forêt la nuit. Le pari de cette compagnie était audacieux, mais le résultat s’est trouvé à la hauteur de son ambition. En effet, pour le spectateur que je suis avant tout, ce fut une expérience inédite, surprenante et riche d’enseignements. L’obscurité naturelle, notre présence incongrue au milieu de ces ronces et de ces chemins boueux, les sons nocturnes de la forêt, les odeurs, décuplées par notre cécité momentanée ; bref, toutes ces sensations, peu usuelles somme toute, sont venues rencontrer le texte de Shakespeare et le théâtre.
Et cette forme particulière a rencontré une histoire que j’avais envie de raconter depuis quelques années : celle des soldats de la Grande Guerre. L’idée de ce spectacle n’est pas nouvelle pour moi. Mon expérience de l’enseignement m’a en effet montré que les enfants, adolescents, et même certains adultes, n’ont qu’une conception vague, intellectuelle, désincarnée de ce qu’a pu être la première guerre mondiale, oubliant ainsi la réalité qu’ont pu connaitre ces hommes et ces femmes, engagés parfois malgré eux dans ce conflit qui a marqué durablement toute notre histoire contemporaine.
Or, n’est-ce pas là l’une des vocations principales de l’art dramatique, sinon l’unique vocation, que de faire sentir, ressentir au spectateur la réalité, passée ou présente, de notre monde en la racontant et en l’incarnant ?
Dès lors, le concept de « Mémoires de Guerre » était né… Nous allions entreprendre de raconter l’histoire particulière de trois « poilus » afin d’inviter les spectateurs à rencontrer cette réalité au cœur d’une forêt, afin qu’ils n’oublient pas, afin qu’ils se souviennent de ce qui peut se cacher derrière le mot « guerre ».
Mais il est parfois des hasards heureux ! En effet, ce spectacle, né d’une convergence d’expériences, entre en plein dans le dispositif de commémoration du premier conflit mondial à l’occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Car il s’agit bien, au cœur de ce spectacle, du devoir de mémoire que l’on oublie trop souvent. Notre volonté est donc avant tout d’inscrire notre création dans les événements relatifs au centenaire de la Première Guerre Mondiale parce qu’il nous semble primordial, en tant qu’artiste, de contribuer à perpétuer cette mémoire chez les plus anciens, et à la faire naître chez les plus jeunes.
Si l’intérêt historique et pédagogique de ce spectacle apparaît de façon assez évidente, il s’agit aussi pour notre compagnie d’expérimenter une nouvelle forme théâtrale, une nouvelle matière, une nouvelle façon d’entrer en contact avec le public et de concevoir l’art dramatique et notre mission d’artiste au sein de notre monde.
Mais si la matière et la forme sont inédites pour notre compagnie, ce spectacle confirme et prolonge toutefois la philosophie qui sous-tend l’activité artistique de notre compagnie depuis sa création : faire vivre le théâtre là où il ne se développe que peu : dans nos villages, nos petites villes. Depuis plus de dix ans maintenant Les Menteurs d’Arlequin ont poursuivi un engagement profond : faire sortir le théâtre des lieux consacrés et impressionnants pour l’apporter à tous et partout. Parce qu’il est un art profondément populaire, parce qu’il touche physiquement le spectateur (s’éloignant définitivement du virtuel), parce qu’il peut dire, montrer et faire sentir, au sens propre du terme, une réalité particulière, le théâtre est un art qui conduit à une communion : celle des spectateurs et des comédiens, et celle des spectateurs entre eux. Car, depuis Sophocle et le théâtre antique, c’est bien cela le véritable objectif du théâtre : révéler aux citoyens qu’ils forment une communauté et renforcer la cohésion sociale.
Travailler sur la matière vaste et riche de la première guerre mondiale, en proposer une représentation, c’est aussi pour nous faire prendre conscience aux individus qu’ils forment une communauté humaine qui dépasse de facto l’intérêt particulier et les soucis quotidiens. Mais singulièrement, l’histoire nous montre que cette prise de conscience n’a pu avoir lieu que dans les moments les plus tragiques et les plus cruels de l’humanité.
N’est-ce pas cela aussi le témoignage que nous ont laissé les millions de poilus morts au cours de la Première Guerre Mondiale ? N’est-ce pas alors notre mission, notre devoir d’artiste que de les faire revivre pour quelques heures afin d’interpeller nos contemporains ?
Si vous souhaitez des renseignements sur le spectacle, nous rejoindre ou encore réserver vos places, n'hésitez pas à nous contacter par le biais du formulaire de contact ou directement par courriel :
lesmenteursd-arlequin@hotmail.fr